J'invente rien
Un titre si vrai
Belle idée que celle de Michel Leclerc qui consiste à partir du néant intersidéral de la comédie à la française, entre grands chantiers expérimentaux et replis régressifs, pour naviguer à vue entre la naissance d'une vague et le creux d'une autre.
En bref, faire de la glande un art mineur, mais un art quand même, un poil poseur un poil frondeur, juste ce qu'il faut pour ne pas couler à pic. J'invente rien est l'histoire d'un mec plus tout jeune (Kad) qui n'en a priori aucune, d'histoire. Passivité telle qu'alors même le film lancé et qu'on lui offre une femme amoureuse (Elsa Zylberstein) dans les bras, lui s'accroche à son plumard, trie les pistaches ouvertes des pistaches fermées. Personne ne lui en veut mais un peu quand même. J'invente rien se rêverait plutôt libertaire réaliste, d'où la révolte cool d'Elsa Zylberstein qui somme son Jules de trouver un boulot. Kad réfléchit à l'idée d'une invention pas trop compliquée à réaliser, pas trop chère non plus mais qui bouleverse la vie du consommateur. Son nom ? La poignette, ustensile bien pensé pour éviter de se scier les doigts avec les anses des sacs de supermarché.
Le problème, c'est qu'il faut soi-même trier la paresse volontaire du film de son incompétence inconsciente.
Décevant !