"La symphonie du Hanneton"
Sublime !
Le théâtre de James Thiérrée ne se raconte pas, il se voit… et se savoure.
La Symphonie du Hanneton commence par la vision d'un jeune homme - James Thiérrée - qui se met rapidement en pyjama, se couche et s'endort, avant de pénétrer dans un autre monde, celui des rêves et des cauchemars. La lumière se rallume sur un dormeur agité, aux prises avec ses angoisses et ses fantasmes, et qui perd, sans s'en étonner, sa jambe, son bras, sa tête... Le spectateur est prévenu : impossible, dans ce qui suivra, de faire la part entre le réel et le fantastique, entre le quotidien d'un jeune homme étrange, et la valse folle de son imagination.
Pour assister à ce spectacle, le public, un peu désorienté, doit s'extraire des conventions et retrouver son âme d'enfant. Il s'agit de recevoir, de percevoir, plutôt que de comprendre.
En une heure et quinze minute, c'est toute la féerie du théâtre le plus délirant qui s'invite dans cette symphonie éperdue.
Chaque épisode vaut ici par son poids de féerie : le spectacle visuel et physique parle constamment à notre imaginaire. Révélation théâtrale aux Molières 2006, James Thiérrée, petit-fils de Charlie Chaplin, montre avec panache et sensibilité que le feu poétique légué par son ancêtre ne s'est pas éteint avec lui.
Bref, un pur délice !