Paris
Un film capitale
Puisque Cédric Klapisch nous y invite, dans la dernière scène de Paris,
excluons d’emblée les ratiocinations, les moues boudeuses et les
pinaillages qui altèrent le plaisir et détournent de l’essentiel. À
l’unisson de Pierre (Romain Duris), le personnage central, goûtons
d’abord la saveur généreuse de ce film choral qui offre d’irrésistibles
compositions d’acteurs et célèbre le bonheur fugitif des rencontres
auxquelles l’indifférence et la lassitude nous font échapper.
C’est un peu plus à l’est de la « Ville lumière »,
aux alentours de la place Gambetta et du cimetière du Père-Lachaise,
que le cinéaste a installé son héros. Pierre, danseur de cabaret au
Moulin-Rouge, ne peut plus exercer son métier. Dans l’attente d’une
transplantation cardiaque, et dans l’angoisse d’un pronostic vital
incertain, il passe ses journées sur le balcon de son appartement.
Jetant un œil nouveau sur le ballet humain qui se joue, dans les
appartements voisins – là où il aimerait rejoindre Laetitia, incarnée
par l’éclatante Mélanie Laurent – ou en contrebas, à la boulangerie ou
au marché.
Cédric
Klapisch s’intéresse à tous avec la même tendresse et compose un
réjouissant kaléidoscope de l’âme humaine, dans ses élans de bonté
comme dans ses petites mesquineries. Il pose un regard amusé et d’une
réconfortante justesse sur ces destins dont il rétablit l’inestimable
valeur ; plein d’humour, il se plaît à croiser les destins et orchestre
des rencontres inattendues dont le point commun est l’aspiration à
l’amour.
Cette invitation à saisir les bonheurs
simples de la vie laisse étourdi et joyeux. Avec l’espoir qu’elle
parvienne à conquérir les cœurs, des Parisiens ronchons et des autres…