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Des gouts et des couleurs...
19 novembre 2007

American Gangster

Un conte de Harlem


Début des années 1970, New York. Frank Lucas a vécu pendant vingt ans dans l’ombre du Parrain noir de Harlem, Bumpy Johnson, qui en fait son garde du corps et confident. Lorsque son patron succombe à une crise cardiaque, Lucas assure discrètement la relève et ne tarde pas à révéler son leadership, son sens aigu des affaires et son extrême prudence, en prenant pour auxiliaires ses frères et cousins et en gardant un profil bas. Inconnu de la police comme des hautes instances de la Cosa Nostra, Lucas organise avec la complicité d’officiers basés au Vietnam un véritable pont aérien et importe ainsi par avions entiers des centaines de kilos d’héroïne pure, qu’il revend à bas prix dans les rues de New York.

Après plusieurs films inégaux, Ridley Scott replace sa barre au sommet du thriller américain. Son film roule à un train d’enfer sur les rails des Scorsese, De Palma et autre Coppola. Les références ont beau être présentes, le réalisateur ne se borne pas à mettre son savoir-faire au service d’un sous-produit « à la manière de ». Au contraire, il nous plonge dans le Harlem des années 70 pour mieux se livrer à une introspection sociale et politique de son pays.
A travers l’ascension véridique du premier narcotrafiquant noir et sa chute, causée par un policier à la probité insolite pour l’époque, c’est à un changement d’ère qu’il nous convie, sans pour autant tomber dans la fiction documentaire. « American Gangster » n’oublie pas sa dimension spectaculaire, ne baisse jamais la garde du rythme et nous offre sur un plateau hollywoodien un somptueux duel de stars. Denzel Washington apporte à son personnage toute l’impavidité et le charisme nécessaires pour sculpter ce marchand de mort, bon fils, bon époux et bon chrétien. Russell Crowe incarne, en quelque sorte, son négatif. Dévoyé, mauvais père, il compense une vie privée lamentable par une extrême rigueur professionnelle. Ponctué de moments forts – exécution sommaire en pleine rue, laboratoire clandestin où officient des femmes nues, fusillade d’anthologie –, le film fait aussi la part belle à la psychologie des personnages.
C’est dans cet équilibre sans cesse en mouvement que cette œuvre puise sa puissance et son souffle. Autant dire que, avec « American Gangster », « Le parrain » s’est trouvé un sacré filleul.

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Commentaires
E
sans doute un des meilleurs film de l'annee.Avec un role sur mesure pour D.washington qui interprete remarcablement le role de franck lucas.Rien a dire ce film et un chef d'oeuvre avoir et a revoir absolument.
P
Un film exceptionnel, réaliste, prenant et qui décrit de manière parfaite l'itinéraire du truand black et du flic qui le pourchasse. Fourmillant de personnages, de scènes chocs et d'idées, le film est remarquablement mis en scène par un Ridley Scott des grands jours. A ce titre la retenue permanente des acteurs principaux, époustouflants de justesse, renforce l'aspect véridique du sujet.
N
Grand film de gangster d'autant plus "réaliste" que le scenario est tiré d'une histoire vraie. Une veritable plongée dans l'enfer de la drogue dans les années 70 au coeur d'harlem, portée par 2 superbes interpretes notamment Denzel Washington qui confirme une fois de plus qu'il est un grand acteur. Quand en plus la mise en scene est remarquable et que la BO est somptueuse, que demander de plus ?
P
Magnifique. Tel est le mot qui résume le mieux ce chef d'oeuvre. Ridley Scott nous impose sont style avec brio, et nous sert l'un des meilleur film sur le gangstérisme. Sa réalisation est splendide, il parvient à reconstituer l'état d'ambiance des 70's. Washington et Crowe rivalisent de charisme, aidés par une bande son exceptionnelle ( même si certain morceaux ont déjà étés utilisés par Scorsese et Tarantino ). American Gangster est un film très maitrisé, objectif et monumental. Dommage que Scott n'utilise pas de voix off, car quand celle ci est bien utilisé, ont obtient les plus grands chefs d'oeuvres du genre comme Les Affranchis. Mais cela n'affecte en rien la puissance de ce film qui à coup sur deviendra culte. Bravo!
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