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Des gouts et des couleurs...
16 octobre 2007

Université mon amour

Recrutement à l'université

Article du Monde du 16 octobre :

Depuis une semaine, de mails en forums de discussion sur Internet, une longue missive agite le monde universitaire. Son auteur, Xavier Dunezat, devenu professeur de sciences économiques et sociales au lycée, explique les raisons qui l'ont poussé à quitter l'université, où il était maître de conférences en sociologie. Méthodiquement, en cinq chapitres, l'enseignant dresse un tableau accablant des pratiques de recrutement en vigueur. Il dénonce le "règne du piston", le "désert relationnel" de l'université et le "mépris des étudiants qui transparaît dans l'organisation globale des enseignements... et dans les pratiques professionnelles des enseignants".

A partir de son expérience d'un an, M. Denuzat reconnaît livrer un témoignage "très subjectif, parfois grossier". PourCapture01 autant, les nombreuses réactions qui fleurissent, notamment sur le blog de Baptiste Coulmont, lui-même maître de conférences en sociologie à l'université Paris-8 (Vincennes-Saint-Denis), l'un de ceux qui a mis en ligne la lettre, montrent que l'enseignant a fait mouche.

"La première raison de ma démission est que je n'assume pas la manière dont j'ai été recruté", écrit M. Denuzat. Les procédures de recrutement menées par des "commissions de spécialistes" privilégient "copinage et candidats locaux, issus de l'université qui recrute", explique-t-il. Autre désillusion, les relations entre enseignants. "Couloirs et salles de professeurs vides, (...) bureaux fermés", l'université est selon lui un monstre froid où les "quelques relations socioprofessionnelles qui existent sont profondément structurées par une conflictualité désarmante". Violente est aussi la charge contre les enseignants-chercheurs : ils sont accusés de s'adonner à la "chasse aux cours qui sont en adéquation avec (leurs) thèmes personnels de recherche", de se livrer à une vive "concurrence pour attraper au vol les niveaux intéressants" et d'afficher un "faible sérieux en matière de notation ou de suivi d'examen".

Rarissimes sont les universitaires qui quittent un milieu dans lequel ils n'ont pu entrer qu'après de longues années d'études. Plus rares encore sont ceux qui critiquent publiquement ses règles. Récemment, seule la fiction a dépeint ces travers, avec la publication en 2006 de deux romans, Petits crimes contre les humanités (Métailié) de l'universitaire et scénariste de bande dessinée Pierre Christin, et Félicitations du jury de Clarisse Buono (Privé).

A la lecture du témoignage, les langues se sont déliées, souvent anonymement. "C'est amusant de voir écrit quelque chose que tout le monde sait, dont tout le monde se plaint sans véritablement s'y opposer", commente un internaute. "C'est dommage que les gens démissionnent. Il faut des gens pour réformer le système de l'intérieur", nuance un autre blogueur. Pour Gilles Pinte, maître de conférences à l'université de Bretagne-Sud, les moeurs décrites par M. Denuzat renvoient à une certaine réalité. "Les instances de recrutement et de promotion sont loin d'être transparentes. Tout le système universitaire pousse à l'individualisme alors qu'il faudrait valoriser les réalisations collectives. La désillusion est d'autant plus grande que l'université continue à se targuer des principes d'ouverture, d'humanité et d'égalité des chances."

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Commentaires
V
Bon courage pour ta recherche d'emploi !<br /> Tu es toujours la bienvenue sur ce blog :-)
C
Bonjour,<br /> <br /> Premier commentaire chez toi, mais pas première lecture !!!<br /> Après ce post, je ne peux pas, rester muette ...<br /> <br /> Je suis ( comment dirais je ... ) absolument pas surprise de lire que ce genre de comportements se déroule également à l'université.<br /> Apparement, "le piston" devient une mode à la France, un peu comme l'exception culturelle !!!!<br /> <br /> Ma grande question reste pourquoi?????<br /> On a si peur que ca des gens que l'on ne connait pas???<br /> Embaucher devient un acte a haut risque??<br /> le piston = servitude garantie???<br /> <br /> <br /> Entre dépit et colère, essayons de croire que les gens qui en veulent sans avoir aucun réseau pourront un jour ( qui sait ) aider la France a ne sombrer dans une "consanguinité professionelle", qui sans être trop alarmiste sera toujours plus porteuse de stérilité ( due au soucis de plaire ) plutôt qu'innovante et créatrice d'idées !!!!<br /> <br /> Allez, je vais envoyer encore qql C.V dans le vent !<br /> <br /> Merci pour ton site
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