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Des gouts et des couleurs...
2 septembre 2007

Ceux qui restent

Et la vie continue

Un homme, une femme, en couple chacun de leur côté, se croisent à plusieurs reprises, tissent des liens et finissent par se sentir irrésistiblement attirés l'un par l'autre. Le sujet n'est pas d'une folle originalité. On a déjà vu maintes fois semblables idylles, que les protagonistes se retrouvent matin et soir dans le train qui relie leur lieu de travail à leur domicile de banlieue (Falling in Love, avec Robert De Niro et Meryl Streep) ou qu'ils habitent l'un près de l'autre, voisins soumis à la tentation adultère (La Femme d'à côté, de François Truffaut, Les Sentiments, de Noémie Lvovsky). Mais Ceux qui restent a une particularité : le carrefour de ces brèves rencontres est un hôpital

Aïe, aïe, aïe, un film sur l'hôpital. Ca n'est pas gagné d'avance pour Anne Le Ny. Son nom ne vous dit peut-être rien, mais vous l'avez forcément déjà vue à l'écran, elle est un second rôle attitré du cinéma national, et elle est encore présente dans ce premier long-métrage dont elle signe le scénario et la réalisation. Un modèle d'écriture pour un régal de mise en scène.

L'hôpital, oui, mais sans pathos ni mièvrerie. La souffrance et la mort sont là, qui hantent les lieux, au fil d'un geste, d'une conversation, d'une rencontre. Mais sa caméra s'arrête toujours à la porte des chambres. Jamais elle ne montre les malades, comme pour s'écarter d'un piège qui ferait trop facilement venir une émotion convenue. Elle prend le point de vue de « ceux qui restent », la famille, les proches, les compagnons partagés entre l'élan de compassion pour le malade, le sentiment de culpabilité d'être valide et l'envie de continuer à vivre ce privilège.

A l'image d'Emmanuelle Devos et de Vincent Lindon, vibrants de présence sur des registres contrastés, la vitalité de l'une pour panser les déchirures de l'autre, cette chronique se donne toutes les couleurs de l'existence pour y trouver des moments de réconfort. Avec pudeur et élégance, mais avec force et pertinence aussi, quand ce n'est pas sur un trait d'humour, le coeur qui bat pour les choses de la vie.

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Commentaires
S
Je pense que ce film va beaucoup me plaire...J'espère qu'il est disponible de l'autre côté de l'océan...parfois ce n'est pas évident.
P
Rivalisant sans peine avec Philippe Lioret,dont on retrouve vraiment l'esprit pudique et tout en légèreté,mais avec une mise en scène encore plus assurée que ce dernier,la réalisatrice signe un très beau film sur l'amour et la mort,sur deux êtres aussi opposés psychologiquement que proches dans cette même période charnière qu'ils traversent douloureusement.Il y a Bertrand (Vincent Lindon,absolument remarquable),meurtri,défait par le drame et incapable de gérer les crises adolescentes de sa belle-fille,et Lorraine (Emmanuelle Devos,toute aussi juste),plutôt fraîche,et qui,sous un masque amusé,cache une fragilité presque insoupçonnable.Le talent des deux acteurs réside surtout dans la façon d'exprimer les deux facettes opposées de leurs personnages pour qu'ils se rejoignent l'un dans l'autre,et ainsi créer une étrange et chaleureuse symbiose.Ils sont splendides d'un bout à l'autre,déchirent littéralement l'écran de par leur naturel.Leur relation,on en pleurerait presque grâce à eux.
A
L'un des plus beaux films de la rentrée indéniablement ! J'en suis ressorti tout ébranlé... Emmanuelle Devos et Vincent Lindon sont vraiment touchants, tellement proches de nous avec leurs faiblesses et leurs maladresses...
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