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Des gouts et des couleurs...
9 août 2007

La fille coupée en deux

Le nouveau Chabrol

Une jeune femme qui veut réussir dans la vie et dont le rayonnement séduit ceux qui l'entourent, s'éprend d'un écrivain prestigieux et pervers, et épouse un jeune milliardaire déséquilibré. Elle s'appelle Deneige. C'est peut-être son nom qui veut ça, elle présente la météo sur une chaîne de télé lyonnaise.

Mais dans les studios où on n'a jamais vu «de tels nichons et un tel cul», on se doute bien que la belle Gabrielle n'est là que temporairement. Cette blonde impétueuse a du tempérament, il doit la conduire vers de plus hautes destinées. Le hasard la met en présence d'une gloire littéraire à la mode, de passage dans les studios. Charles Saint-Denis vient de publier un nouveau roman. Il pourrait être le père de la jeune créature, mais il opte plus volontiers pour le rôle de l'amant.
Son âge l'obsède: «La vieillesse, c'est quand on commence à dire je ne me suis jamais senti aussi jeune.» Il assure auprès d'elle, mais ses assiduités ne la détournent pas des attentions d'un jeune héritier de la bourgeoisie lyonnaise. Une tête à claques, Paul Gaudens, mais une fortune qui mérite quelques sacrifices.

Sus à la bourgeoisie. C'est le cliché le plus accroché au cinéma de Claude Chabrol, mais il prend une nouvelle fois sa justification dans le portrait au vitriol qu'il dresse d'une certaine société lyonnaise étouffée dans ses préjugés, ses silences, ses compromissions, ses hypocrisies. La mère, à qui Caroline Silhol donne une excellente expression coincée et hautaine, comme le fils, campé par Benoît Magimel dans une ahurissante composition mi-caricaturée mi-réaliste, affichent les multiples facettes d'un monde enfermé sur les habitudes et les certitudes de son omnipotence intouchable.
Mais vacherie pour vacherie, il est bien grattiné aussi le portrait que travaillent les deux autres protagonistes de ce polar social. François Berléand bien sûr se régale de dialogues au vitriol, entre cynisme et perfidie, tandis que Ludivine Sagnier (j'avoue, j'accroche pas avec elle) joue joliment des ambiguïtés et contradictions d'un personnage naïf et retors à la fois. Réjouissants contrastes d'un microcosme dont la perversité est racontée avec élégance et distinction. Comme si de rien n'était, derrière la tranquille façade des convenances.

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Commentaires
F
Histoire intéressante mais trop lentement raconté (surtout les premiers 2 tiers). L'affaire entre Berléand et Sagnier n'est pas trop plausible (car Sagnier ne convainc pas comme fille naive).
M
Ah Berléand, j'adore son cynisme!!!
F
C'est drôle de sortir un Chabrol maintenant !
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