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Des gouts et des couleurs...
1 juillet 2007

Persepolis

Dith-Iran-bique !

Alors voilà, Persepolis est bien, c'est dit, chanté, célébré de Elle à Libé, des Cahiers à Picsou magazine, et on est d'accord. La BD était chouette , l'adaptation est réussie, Marjane est sympa et l'été arrive. Que dire de plus, qu'ajouter à pareil concert de louanges, au choeur de la critique réconciliée, au prix cannois ? Louer peut-être, sans crier non plus au génie, l'intelligence du duo Satrapi / Paronnaud, célébrer surtout, parce que c'est mérité, le gymkhana sans faute entre les écueils d'un parcours infiniment casse-gueule, de la BD best-seller à la version cinéma. Il y avait la crainte, aux vues du sujet, du livre d'images pédago, du type la République des Mollahs expliquée aux lecteurs d'Okapi. Paronnaud lui-même, qui a habillé - fort élégamment, disons-le - la ligne claire mais sombre de Satrapi, avait redouté, avant d'accepter de prendre part à l'affaire, le côté Jamais sans ma fille. Nous aussi, mais là-dessus le récit, impeccable, navigue à vue entre gravité digeste et légèreté parfois irrésistible , drainant finement le contexte par le récit de vie ado, réconciliant Le Monde Diplo et John Hughes.

On redoutait aussi, on redoutait surtout, pour en avoir soupé au gré par exemple des festivals de court métrages, d'endurer 1h35 d'une imagerie de fin d'études d'art appliqué . Le miracle, ici, c'est que c'est exactement de ça dont il s'agit, au fond, mais on ne parvient jamais vraiment à s'en écoeurer. D'abord parce que c'est très élégant, tout simplement, jamais purement décoratif, et que l'ascèse générale tient moins de l'alibi Beaux Arts que d'un vrai projet de cinéma. Même naïf (l'expressionnisme, donc, réclamé de Munch, Murnau ou de La Nuit du chasseur), ce projet-là n'en finit pas de tenir la route, au gré d'inventions perpétuelles, d'idées à la pelle (une qui rate, deux qui rattrapent), et d'une sobriété beaucoup moins crâneuse qu'on n'aurait pu le craindre. Difficile, donc, de ne pas se mêler ici à la parade des louangeurs. Voilà qui est fait.

 

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Commentaires
P
Une merveille ! L'histoire est magnifique, les personnages touchants et le tout est servi par une mise en forme originale et appropriée. A voir absolument !
P
Quand on a tant aimé un livre, surtout une oeuvre aussi essentielle pour la compréhension de notre époque que "Persepolis", on ne peut que redouter son adaptation - même par l'auteur elle-même - au cinéma : contrairement à ce que l'on pourrait penser, un gouffre sépare la liberté fondamentale de la BD et le totalitarisme de l'image animée. Et puis non ! Satrapi et Paronnaud ont tout compris, qui ont reconstruit une esthétique différente, une narration différente, bref un film qui approche esthétiquement "Persepolis" sous un autre angle, sans en trahir la verve ni la beauté. Bref, comme devant le livre, on rit, on pleure, on tremble, on serre des poings : si l'on peut regretter que la partie "enfance" est légèrement moins magique que dans le livre, la charge générale contre "les cons", qu'ils soient iraniens islamistes ou européens nantis, est toujours aussi virulente dans sa légèreté potache. Mais c'est l'amour qui a le dernier mot, avec le personnage bouleversant de la grand-mère, portée par la voix de Danielle Darrieux. Et c'est bien.
P
J’avais adoré la bande-dessinée, j’ai adoré l’animation ! Bien sûr toute la BD ne se retrouve pas dans le film, mais il y a des clins d’œil amusants et une superbe interprétation de "Eye of the tiger" par Chiara Mastroiani (future chanson de l'été ! ;o) )… C’est magnifique, drôle, terriblement triste en même temps… J’ai hâte de le relire & de le revoir ! N’hésitez SURTOUT PAS à y aller, ça en vaut vraiment la peine !!! Si toutes les femmes avaient le franc-parler et l’intelligence de Marjane Satrapi, je suis certaine que le monde s’améliorerait ;o)
L
Ca louange de tout bord. En avais vu une adaptation théâtrale de quelques minutes fort réussies aussi. Travail de forme sur le noir et blanc très fouillé. Quelques minutes seulement parce que c'était un travail de recherche sur l'esthétique BD. Du coup je me demande si ça aurait tenu une heure trente.
F
Quel film ! quel claque ! je ne m'attendais pas a ca. Doté d'une histoire sans faille, prenante du début a la fin, avec une dose d'humour omniprésente, qui n'est ni étouffante, ni absente, apparaissante au bon moment du film. Tout est maitrisé, on aime et on comprend l'histoire tres facilement, en oubliant meme qu'il s'agit d'un dessin animé. L'autocritique est ni vulgaire ni surjoué, elle nous montre une réalité sans cliché, mais sans pour autant prendre ça tres au sérieux car l'humour est exellent. Des dessins certes un peu simple, mais une animation sans défaults, tres fluide. A voir absolument.
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