"Pocket Symphony"
Le nouvel album de Air s'appelle Pocket
Symphony et porte son nom comme un gant de velours. C'est un petit
chef-d'œuvre de pop galactique envouté de machines ouatées, de synthés
stellaires et d'instruments folk ou japonais, que le duo a concocté dans son
studio de poche parisien. Fatalement, Air ressent le besoin vital de se
retrouver seul. Pocket Symphony a donc vu le jour à l'abri du monde, après une longue
gestation en vase clos. C'est un grand album labyrinthique qui ne tolère aucun
parasite extérieur ; un disque qu'on préfèrera savourer seul, dans le noir, les
yeux fermés, pour mieux flotter.
Le groupe s'est penché cette fois sur
les sonorités du pays du soleil levant, entrevu à l'époque du travail sur le
film "Lost in Translation" de Sofia Coppola, pour nourrir son inspiration. Alors
que les instruments conventionnels jouent toujours un rôle primordial, Air a
enrichi plusieurs de ses morceaux par la présence d'instruments classiques
d'Extrême Orient dont Godin a appris à jouer avec un maître d'Okinawa - à savoir
le Koto (qu'on compare souvent à la harpe japonaise) et le Shamisen (un
instrument à 3 cordes qui est l'un des instruments classiques japonais les plus
célèbres et ressemble au banjo).
Fidèle à son esthétique atmosphérique,
immédiatement reconnaissable, Air s'enlise ici un peu trop dans une certaine
langueur. C'est le seul bémol !