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Des gouts et des couleurs...
29 juin 2007

Carmin

Daphné, mine de rien

Que ça fait du bien de voir des artistes talentueux réservés et timides. Parce que, c'est vrai, y en a marre des Obispo qui se la "pète" !!!
On avait croisé Daphné sans vraiment la voir, il y a deux ans, à l’époque de L’Emeraude, premier album exagérément précieux, trop vert et poli pour attirer l’attention. Une certitude, néanmoins, affleurait de cette baptismale livraison : cette fille – qui remerciait Bourvil et Jules Verne sur son disque – possédait un avenir, à condition qu’elle s’empresse de trouver un écrin musical à la mesure des bijoux qu’elle prétendait avoir à offrir. On était volontairement passé à côté et désormais on ne voit qu’elle.

Son second album, Carmin, envoûte d’un bout à l’autre, ardent, charnel, flamboyant, incarné dans le sens le plus précis du terme. Il aura fallu presque rien, que la présence l’emporte dans la bascule sur l’évanescence, et qu’elle ose surtout confronter sa prose tourbillonnante à des voltiges instrumentales aussi joliment déraisonnables, pour qu’enfin L’Insoumise, titre de son premier single de 2005, se justifie dans les actes. Elle n’a même rien à craindre de la concurrence rude du calendrier, au rayon féminin singulier, parmi les Keren Ann, Björk, CocoRosie ou Feist de saison, avec le dossard de l’outsider qui pourrait bien l’emporter au coup de cœur.
Daphné évite les poses tragédiennes et toute forme d’interprétation trop figée, préférant se laisser embarquer dans les orchestrations en laissant sa prodigieuse voix onduler au gré des courants. Elle parvient ainsi à moduler avec autant d’aisance et de conviction les tonalités ombrées du folk (Penny Peggy) que les teintes fauves et voluptueuses d’une pop en éventail, inspirée autant par Jimmy Webb (Les Phénix) que par Kate Bush (le magique Abracadabra).
Et puis, au cœur de Carmin, il y a deux chansons toutes simples qui surgissent, l’une après l’autre, Déclaration à celui et Mourir d’un œil, belles à foudroyer sur place un fan de Motorhead – et peut-être même Luz. Deux chansons sangsues, qui justifient à elles seules la couleur passionnelle avec laquelle Daphné a choisi de baptiser son disque, ce Carmin qui vient à point nommé troubler les eaux parfois un peu trop limpides de la chanson française.

 


video daphne

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Commentaires
Z
Si ça t'intéresses j'ai 2 places à vendre pour le concert de Björk aux Arènes de Nîmes le 23.08.07, plus d'infos http://www.priceminister.com/boutique/zibeline34 , bon concert !!!!
Y
Un disque à écouter en boucle !
C
Hyper timide en effet quand je l'ai vu chez Ruquier mais quel talent !
A
Daphné joue sur une palette aux nuances porteuses de bien des émotions. Sa voix au timbre si particulier, ses textes, ses mélodies, ses arrangements sont porteurs de bien jolies couleurs ! Une fois que l'on y a goûté, difficile de s'en passer.
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