Femmes libérées ?
C'est pas facile d'être une femme...
Malgré la politisation de la journée de la femme cette année en raison de la présidentielle, le leitmotiv n'en a toujours pas changé : violences et discrimination frappent toujours autant les femmes en France et dans le monde. Une situation que les mouvements féministes et les défenseurs de l'égalité entre les hommes et les femmes dénoncent avec vigueur. Une journée sur 365 pour rappeler les difficultés qu'affrontent la moitié de la population.
Certes, une femme a aujourd'hui ses chances dans la course à l'Elysée. Mais la France n'est pas pour autant devenue un pays modèle en matière d'égalité entre les hommes et les femmes. C'est sur ce constat que de nombreuses associations féministes se mobilisent ce jeudi, pour la journée internationale de la femme, organisée tous les 8 mars avec le soutien de l'Organisation des nations unies (Onu). Pointée du doigt, la violence faite aux femmes. Le Collectif national pour le droit des femmes (CNDF) - qui fédère les associations féministes et qui appelle à une manifestation jeudi à 18h00 à Paris - propose une "loi cadre" contre "la violence du genre", comme en Espagne. L'organisme réclame aussi la création de tribunaux dédiés aux affaires de violences domestiques.
Dans l'Hexagone, quel que soit son milieu social, une femme meurt sous les coups de son conjoint tous les trois jours en moyenne. Et 30% des Français considèrent qu'au moins une femme de leur entourage subit ou a subi des violences conjugales. En 2006, Amnesty International avait dénoncé l'inertie de la justice française. L'organisation avait regretté le manque de prévention et la formation inadéquate de policiers ainsi que la méconnaissance des victimes sur leurs droits.
Tout aussi difficile à vivre pour les femmes, la discrimination qu'elles subissent régulièrement dans leur vie professionnelle et sociale. Les femmes sont par exemple plus nombreuses à être au chômage que les hommes : 9,3% contre 8%, en janvier 2007, selon le ministère de l'Emploi. Quant au salaire, il est, selon la Dares, inférieur de 19% en moyenne pour les femmes. Et à caractéristiques égales, la différence est de 11%. Cet écart est de 14% dans la fonction publique. Et 80% des bas salaires français reviennent aux femmes.
Des situations difficiles qui s'aggravent encore au moment d'une éventuelle grossesse. Faute de structures d'accueil (crèches saturées ou nourrisses trop chères), les femmes sont souvent obligées de prendre un congé parental pour s'occuper de leur nourrisson. Mais cesser le travail est encore souvent mal vu par l'employeur, et la précarité du poste occupé lui permet une certaine facilité pour le remplacement du poste vacant. Après trois ans d'absences du monde professionnel, le retour à l'emploi est souvent difficile pour les jeunes mamans. Si l'on ajoute à cela les pressions des directions d'entreprise, l'âge moyen de la première maternité recule inexorablement. Il est aujourd'hui estimé à 30 ans.