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Des gouts et des couleurs...
28 février 2009

La perversité du goût français

Les Malveillantes

Après avoir suscité la controverse en France et été fraîchement reçu en Allemagne, Les Bienveillantes, le roman monstrueux de Jonathan Littell, vient de paraître en traduction anglaise. A l’aune de la critique furibarde, lundi, du New York Times , l’odeur de soufre exhalée par le livre n’est pas près de s’évaporer.

3511_littellParu en 2006, s’est vendu depuis lors à plus de 700 000 exemplaires. Le roman évoque les atrocités nazies pendant la Seconde Guerre mondiale du point de vue d’un bourreau pervers, l’Obersturmbannführer SS Max Aue. Rien n’est épargné au lecteur de ce pavé d’un peu moins de 1000 pages, écrit en français par un Américain élevé en France, ancien travailleur humanitaire.

En Allemagne, un critique avait traité Jonathan Littell de «pornographe de la violence». Michiko Kakutani, fameuse critique littéraire du (et Prix Pulitzer), n’a pas assez de mots pour exprimer sa révulsion à la lecture de The Kindly Ones : «Les fans exubérants du roman semblent avoir confondu la perversité avec l’audace, la prétention avec l’ambition, une acrobatie odieuse avec une intelligence antithétique.»

Non contente de tirer à vue, Michiko Kaktani dégaine aussi ses références culturelles: «Vraiment, ces presque 1000 pages se lisent comme si les mémoires du commandant d’Auschwitz  avaient été réécrites par un mauvais imitateur de Genet et de Sade, ou par le narrateur tordu d’American Psycho de Brett Easton Ellis après le visionnement répété de Portier de nuit et des Damnés

Et de s’en prendre aux Français: «Qu’un tel roman ait pu obtenir deux des principaux prix littéraires en France n’est pas seulement un exemple de la perversité occasionnel du goût français, mais il montre aussi combien les attitudes littéraires envers l’Holocauste ont drastiquement changé lors des dernières décennies… Nous avons désormais atteint le point où le portrait de plus de 900 pages d’un nazi psychopathe, évoquant avec force détails histrioniques les barbaries des camps, est acclamé par Le Monde comme un «triomphe stupéfiant».

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