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14 octobre 2008

Kundera délateur?

L'insoutenable légèreté d'un être ?

«Je suis totalement pris au dépourvu par cette chose à laquelle je ne m’attendais pas du tout, de laquelle je ne savais rien hier encore, et qui n’a pas eu lieu».
La réponse de Milan Kundera aux accusations lancées à son encontre par le magazine tchèque Respekt n’aura pas tardé. D’habitude si discret, l’écrivain est sorti de son mutisme pour affirmer que sa mise en cause dans un rapport de police datant de 1950 relevait pour lui du «mystère».

Kundera_29277Dans son édition de lundi, Respekt révélait que Milan Kundera - aujourd’hui âgé de 79 ans - avait dénoncé dans sa jeunesse un étudiant auprès de la police communiste tchécoslovaque. C’est un jeune historien, Adam Hradilek, qui est tombé par hasard sur le rapport en fouillant dans les archives du Ministère de l’intérieur.
«Aujourd’hui vers 16 h, un étudiant, Milan Kundera, né le 1er avril 1929 à Brno (…) s’est présenté dans ce département pour rapporter (qu’une étudiante devait rencontrer dans la soirée un certain Miroslav Dvoracek)… Ce dernier a apparemment déserté du service militaire», indique le document, mis hier en ligne par l’Institut tchèque d’étude des régimes totalitaires.

Arrêté sur le lieu du rendez-vous après cette dénonciation, Dvoracek a été condamné à 22 ans de prison, après avoir vu la peine de mort requise contre lui. Quand il est enfin relâché, après 14 ans de travail forcé dans une mine d’uranium, Kundera entame sa marche vers le succès grâce à la publication de Risibles amours.
L’épouse de Dvoracek a déclaré qu’elle et son mari n’étaient «pas étonnés»: «(Kundera) est un bon écrivain, mais je n’avais aucune illusion sur lui en tant qu’être humain», a-t-elle ajouté. Pour le couple, connaître le dénonciateur ne fait «aucune différence».

Le démenti de l’écrivain - qui pense que «celui qui a fait une telle chose doit avoir des motifs» - suffira-t-il à désamorcer l’affaire?
On l’ignore, mais on rappellera ce qu’il écrivait dans La Plaisanterie: «Comme j’aimerais révoquer toute l’histoire de ma vie! Seulement, de quel droit pourrais-je la révoquer, si les erreurs dont elle est née ne furent pas les miennes?»

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