Georges Prêtre mène la valse
Le concert du nouvel an made in France
Le concert classique le plus populaire et le plus médiatisé au
monde, celui du Nouvel An de l'Orchestre philharmonique de Vienne, sera
dirigé mardi 1er janvier pour la première fois de son histoire par un
chef français, Georges Prêtre.Pour ce concert, consacré à la
valse viennoise et dont la tradition remonte à 1939, dans la magnifique
ancienne salle du Musikverein, les précieux sésames des billets
s'arrachent dans le monde entier un an à l'avance.
Il sera
retransmis en direct à la télévision (10H15 GMT) dans 54 pays, de
l'Albanie à l'Uruguay en passant par l'Australie, la Chine, le Japon,
la Russie, la Bolivie ou les Etats-Unis.
A 83 ans bien sonnés,
Georges Prêtre va ainsi couronner " une relation de confiance ", comme
il aime à le dire, avec la prestigieuse phalange viennoise qui perdure
depuis plus de 40 ans: à l'appel de celui qui était alors "la star" des
chefs d'orchestre, l'Autrichien Herbert von Karajan, il a dirigé pour
la première fois l'Orchestre philharmonique à Vienne en 1962 pour une
représentation d'un opéra de Richard Strauss, "Capriccio". Depuis il
est un hôte régulier de la capitale autrichienne, aussi bien à l'Opéra
d'Etat (Staatsoper) que pour des concerts au Musikverein et au
Konzerthaus, tant à la tête du Philharmonique que des Symphoniker.Choisi
par les musiciens, qui, depuis la création du Philharmonique en 1842,
gèrent eux-mêmes leur orchestre, il sera seulement le 12e chef -- et le
doyen -- à tenir la baguette dans le club très fermé du
Neujahrskonzert, après les Autrichiens Willy Boskovsky, "roi" de la
valse viennoise, Herbert von Karajan, Carlos Kleiber et Nikolaus
Harnoncourt, l'Allemand Clemens Krauss, l'Américain Lorin Maazel, les
Italiens Claudio Abbado et Riccardo Muti, l'Indien Zubin Mehta, le
Japonais Seiji Ozawa et le Finlandais Mariss Jansons.
Clin d'oeil
à la France, Georges Prêtre ouvrira le concert par la "Marche de
Napoléon", composée par Johann Strauss fils en soutien à la France lors
de la Guerre de Crimée contre la Russie (1854-55), la "Valse de Paris"
et le "Galop de Versailles", de Johann Strauss père, le "Quadrille
d'Orphée", hommage de Johann Strauss fils au compositeur français
Jacques Offenbach, "Bluette, Polka française" et "La Parisienne, Polka
française", également de Johann Strauss fils.
Actualité oblige,
le Championnat d'Europe de football 2008 en Autriche et en Suisse,
ainsi que les Jeux olympiques de Pékin seront également à l'honneur
avec la "Sport Polka", de Josef Strauss, et le "Galop chinois" de
Johann Strauss père.
Comme le veut la tradition, le concert
s'achèvera sur deux "bis", en l'occurrence les deux valses les plus
célèbres du répertoire viennois, "Le beau Danube bleu", de Johann
Strauss fils, et la "Radetzkymarsch", de son père.