Gratuité des musées (suite)
Polémique suite
Christine Albanel, et notamment la direction des musées de
France, préparent un test grandeur nature qui concernera un panel de
grands établissements nationaux, à Paris comme en province. Il pourrait
être mis en application à partir du 1erjanvier prochain et durer durant tout le premier semestre 2008.
De bonne source, on cite le Musée des arts asiatiques Guimet et celui
du Moyen-Âge dans l'ancienne abbaye de Cluny, également à Paris.
Ailleurs, le Musée d'archéologie de Saint-Germain-en-Laye ; le château
d'Écouen, le Musée national de la Renaissance (où 70 % du public ne
paie pas car ce sont essentiellement des scolaires) ; le Palais
Jacques-Coeur à Bourges, le Musée de la porcelaine à Limoges ; et, pour
l'art contemporain, le château d'Oiron dans les Deux-Sèvres : toutes
ces institutions seraient sur la liste.
Sont écartés en revanche les sites où les touristes étrangers
représentent une forte proportion du flux habituel. C'est le cas du
Louvre, du Musée d'Orsay, du Musée d'art moderne, du Centre
Georges-Pompidou, et de Versailles où plus de 60 % du public n'est pas
français.
Depuis longtemps, Christine Albanel souhaite cibler la gratuité des
musées d'abord sur les 18-25 ans. Le test montrera si elle s'est
montrée judicieuse. Quoi qu'il en soit, fort des résultats complets du
test, et après l'examen par la direction des initiatives comparables
dans les musées d'Europe, c'est Matignon qui tranchera. Pour l'État,
qui s'est engagé à compenser la perte de recette, la généralisation de
la gratuité a été évaluée à un coût compris entre 150 et 200 millions
d'euros. Ira-t-il jusque-là, sachant qu'une étude statistique, publiée
l'an dernier par la Documentation française, montrait que la gratuité
est un « attrait secondaire » pour les publics dans un projet de visite
de musée ?