Boarding Gate
Charme oriental
Troisième volet d'une trilogie qui, via Demonlover et Clean,
dépeint le monde moderne comme un maelström de langues, de cultures, de
transactions internationales et de circulations d'hommes, de femmes, de
marchandises, d'images et de sons, Boarding Gate se polarise
sur les ponts, commerciaux et humains, plus ou moins illégaux, entre
l'Asie et l'Europe.
Entre cinéma d’Occident et
cinéma d’Orient, Olivier Assayas réussit à mêler avec style son langage
propre de mise en scène - intimiste à la française - à celui très codé
d’un genre, le polar, en le heurtant à la pose tape-à-l’œil et virtuose
des films de Hong Kong, dans la veine de ceux de John Woo qu’il admire
tant. Mais au-delà de toutes ces influences revendiquées, « Boarding
Gate » reste surtout et avant tout un somptueux film noir, avec en son
cœur une héroïne en partance, Sandra, archétype moderne de la femme
fatale. Assayas la place évidemment dans la tempête d’une histoire
louche entre des amants qui essaient de renouer une relation
masochiste, mouvementée. Maîtresse d’un homme d’affaire, elle ne trouve
de solution, de contrôle que dans la fuite en avant de Paris à Hong
Kong. Pour la conception du projet, le réalisateur a d’ailleurs été
inspiré par un fait divers, celui de la mort d’Edouard Stern, prince de
la finance. Mais au-delà de toutes ces influences revendiquées, « Boarding
Gate » reste surtout et avant tout un somptueux film noir, avec en son
cœur une héroïne en partance, Sandra, archétype moderne de la femme
fatale.
Peu importe
l'intrigue, pourrait-on dire, puisqu'il y a ensorcellement visuel. Mais
transcendé par une formidable Asia Argento, boudeuse, vulnérable,
sauvage, rebelle, méfiante, amoureuse, Boarding Gate n'offre pas qu'une magie chorégraphique.
Merci Antoine pour cette découverte ;-)