Pourquoi faire mal ?
Touchés en plein coeur
Harcelé par une meute de journalistes qui lui demandaient, hier, comment il
allait, à l'inauguration officielle du Salon Vinexpo, le maire de Bordeaux
décide de dire ce qu'il a sur le coeur: "C’est la curée. Ils veulent savoir si
je vais mal." Puis, à l'adresse des journalistes eux-mêmes: "Ce que vous voulez,
c’est que j’aille très très mal, c’est cela qui vous exciterait. On sent une
délectation amusante... Si je pouvais crever, vous seriez contents!" Les médias,
meute féroce. C'est un thème classique, vieux comme le journalisme.
François
Mitterrand, après le suicide de Pierre Bérégovoy en 1993, avait dénoncé ceux qui
avaient "livré aux chiens l'honneur d'un homme et finalement sa vie".
Aujourd'hui encore s'étale dans les journaux, sur les sites internet le nom de la maîtresse du Premier secrétaire du P.S.
De quelque appartenance que l'on soit, on peut légitimement se demander où se
trouve la limite entre droit de l'information, liberté de la
presse et atteinte à la vie privée, à l'honneur d'un homme.
Certes, les hommes publics choisissent d'être "publics". Ils étalent leurs succès,
ils cherchent la lumière, souvent avec jouissance. Et lorsque le vent se
retourne, ils dénoncent les projecteurs. Mais jusqu'où peut-on aller ?