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Des gouts et des couleurs...
19 juin 2007

Pourquoi faire mal ?

Touchés en plein coeur

Harcelé par une meute de journalistes qui lui demandaient, hier, comment il allait,  à l'inauguration officielle du Salon Vinexpo, le maire de Bordeaux décide de dire ce qu'il a sur le coeur: "C’est la curée. Ils veulent savoir si je vais mal." Puis, à l'adresse des journalistes eux-mêmes: "Ce que vous voulez, c’est que j’aille très très mal, c’est cela qui vous exciterait. On sent une délectation amusante... Si je pouvais crever, vous seriez contents!" Les médias, meute féroce. C'est un thème classique, vieux comme le journalisme.

François Mitterrand, après le suicide de Pierre Bérégovoy en 1993, avait dénoncé ceux qui avaient "livré aux chiens l'honneur d'un homme et finalement sa vie".
Aujourd'hui encore s'étale dans les journaux, sur les sites internet le nom de la maîtresse du Premier secrétaire du P.S.
De quelque appartenance que l'on soit, on peut légitimement se demander où se trouve la limite entre droit de l'information, liberté de la presse et atteinte à la vie privée, à l'honneur d'un homme.
Certes, les hommes publics choisissent d'être "publics". Ils étalent leurs succès, ils cherchent la lumière, souvent avec jouissance. Et lorsque le vent se retourne, ils dénoncent les projecteurs. Mais jusqu'où peut-on aller ?

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Commentaires
V
Suis tombée sur le blog de Michèle Delaunay, la gagnante de Juppé, un blog extrêmement bien écrit.<br /> www.michele-delaunay.net<br /> "Dommage qu'une fois encore Alain Juppé ne soit pas en phase avec ses électeurs les plus convaincus. Il ne m'a ni félicitée personnellement (ce que le moindre candidat à la mairie de Cucugnan fait à l'égard de son concurrent victorieux), ni il n'a rendu hommage à la correction de ma campagne et de mon attitude le jour des résultats. Tout au contraire : sur France bleue Gironde, il a dit d'un ton supérieur "que nous avions deux conceptions de la déontologie" , et ce matin avec Jean Pierre Elkabach, que ma victoire était celle "d'une certaine forme d'agressivité politique".<br /> <br /> Pourquoi Alain Juppé sait-il si bien décourager la moindre ébauche d'un mouvement de sympathie ? Sympathie que j'ai exprimée le soir des résultats, qui a incité toute mon équipe à réprimer tout mouvement du genre "Juppé au Québec" (ceux qui avaient commencé à le scander se sont fait tancer) ; pourquoi faut-il qu'il prétende "agressive" toute personne qui n'est pas obédiente, et en particulier, cette espèce modeste et inférieure qu'est une femme qui ne soit pas exclusivement cantonnée au rôle d'épouse et que l'on utilise comme figurante sur les documents électoraux ?<br /> <br /> Pourquoi ? S'est-il jamais interrogé lui-même sur ce profond et vrai sujet ?<br /> <br /> Une histoire infiniment plus belle. Je racontais dans mon billet précédent mon arrivée à la consultation de Bergonié. Matin clair et léger où le soleil réchauffait déjà les quelques sièges du jardin. Un jeune homme, vraiment très jeune, tenant de la main gauche le pied à sérum qui le rattache aux perfusions et aux médicaments, humait ce début d'été, avec cet air si particulier de ceux qui s'interrogent à chaque instant sur le nombre de ceux qui leur reste, et qui vivent chaque minute de grand air et de soleil comme une minute particulière. Il tourne la tête vers moi, se lève, vient jusqu'à moi :<br /> - Madame Delaunay, vous nous avez donné beaucoup de bonheur...<br /> <br /> Je suis arrivée à ma consultation le coeur serré d'émotion. Je la ressens encore en écrivant".
L
Mais c'est vrai que ça m'a bien chatouillé le côté malsain. Pas envie de le voir crever mais pas pitié du tout non plus. Et cette attitude ne m'a guère réconcilié avec cette gente ambitieuse.
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