Young Bones
Wonderful world
Le jazz et sa volupté, le jazz et son intemporalité. Young bones est une douceur sucrée qui se déguste avec patience.
Longtemps considérée comme un espoir soul-jazz qui ne décollait pas, Malia, belle Britannique d'origine malawite, fait enfin exploser tout son talent avec Young Bones, troisième album lumineux. La plantureuse vocaliste est plus proche ici de son excellent premier album qui l’a sortie de l’ombre en 2002, Yellow Daffodils, que du « statique » Echoes of dream de 2004. Qu’elle soit épurée ou grandiloquente, la texture sonore de ces treize ballades est un raffinement qui repose sur le trio piano, contrebasse, batterie enrichie par moments de cordes. La jeune maman trentenaire a gagné en maturité vocale et son timbre passe avec perfection des graves profonds aux aigus cristallins. Les productions musicales, à la fois intimes et intenses, semblent avoir été écrites à la lumière tamisée d'un piano-bar. Son mentor André Manoukian parle d'« un retour à quelque chose de pur et d'essentiel. »
Le producteur français connaît bien la chanteuse puisque c'est lui qui l'a découverte à New York en 1998, alors qu'il avait décidé d'arrêter la production. Une ville où elle avait atterri pour fuir une peine de coeur, chantant dans des cafés enfumés. C'était sans compter sur la cassette que Malia avait envoyée avec la force du dernier espoir. Entre la voix fluide, sensuelle de Malia et les musiques bluesy de Manoukian, la séduction opère vite. Ils travaillent immédiatement ensemble et, en sept ans, font de la jeune femme un beau succès critique mais une petite vendeuse de disques. Ce qui devrait changer avec Young Bones, leur album le plus abouti, qui développe toute la richesse du jazz de Malia.
Mr_Candy (petit extrait remixé par mes soins).