Jarvis
Les yeux de Cocker !
En 2002, Jarvis Cocker imitait Lionel Jospin en annonçant son retrait
de la vie artistique après un quart de siècle au sein de Pulp. Comme de
nombreux retraités anglais aisés, il s’installait en France et rompait
les liens fluorescents avec son passé de star de la britpop pour
embrasser une nouvelle vie de père de famille. Malgré un vrai-faux
retour masqué en 2004, le temps d’une blague de potaches electroclash
(Relaxed Muscle), on crut qu’il tiendrait bon, tout en déplorant cet
hara-kiri public d’un des songwriters anglais les plus affûtés et
singuliers de l’histoire contemporaine de la pop.
Jarvis, son premier album solo, puissant,
orgueilleux et raffiné signe un retour fracassant, inespéré, apportant
un lot de chansons parmi les plus grandioses d’un répertoire déjà
pourtant peu avare en chefs-d’œuvre. La différence ? Au temps de Pulp,
Jarvis se mesurait aux frères Dalton d’Oasis tandis qu’aujourd’hui
c’est à la classe sans âge d’un Leonard Cohen, d’un Scott Walker ou
d’un Serge Gainsbourg qu’il aspire.
Les charentaises et la canne à
pêche peuvent bien attendre encore un peu.