La culture oubliée ?
France mère des arts...
Au pays de Malraux, des présidents de la République bâtisseurs et mécènes, de l'exception culturelle, l'absence de toute référence à la culture dans le débat politique a fini par inquiéter. Et de fait, l'approche d'importantes échéances électorales pour le pays n'y est pas pour rien, l'étonnement des professionnels de la culture, des artistes et de citoyens devant cette troublante discrétion des politiques a conduit certains d'entre deux à prendre des initiatives.
Les candidats à la présidence de la République semblent avoir pris
conscience de ce « retard à l'allumage ». Afin de montrer leur bonne volonté,
eux aussi se lancent dans le débat : colloque avec François Bayrou ou rencontre
avec Marie-George Buffet. Les programmes concernant la culture commencent à
s'étoffer et à se populariser, même si c'est petitement.
Dans cette campagne
2007, outre les questions de l'intermittence et de l'emploi, de la diversité
culturelle, des droits d'auteur et de la télévision, les candidats semblent
vouloir axer principalement leur réflexion sur trois domaines : l'enseignement,
le financement et le patrimoine.
Ces discours apparaissent tardifs. Ils ne
proposent aucune grande vision, et s'en tiennent à une approche pragmatique,
financière, gestionnaire, « culturelle » au sens large.
Olivier Py, le nouveau directeur du Théâtre de l'Odéon à Paris, s'exclame : « Je suis sidéré qu'en politique, on considère la culture comme un luxe. Qu'est-ce qu'un parti politique est d'autre que de la culture ? » La question mérite d'être posée aux artistes et aux intellectuels réunis dans les comités de soutien des divers candidats. Où sont leurs idées, où sont leurs projets. Ne sont-ils là que pour faire de la figuration ?