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Des gouts et des couleurs...
21 février 2007

"Président"

Les ombres de Président

Alors que les candidats à la candidature pour la prochaine élection présidentielle affûtent stratégies et arguments, la sortie du film de Lionel Delplanque ( Promenons-nous dans les bois ) entend nous faire passer dans le hors-champ du pouvoir, à l'Elysée, dans l'intimité d'un chef d'Etat en exercice interprété avec un charisme psychotique par Albert Dupontel. On ne sait pas vraiment s'il est de gauche ou de droite, il mène une campagne active pour l'annulation de la dette des pays africains et en même temps, il a donné son feu vert pour un programme secret d' «armes propres» derrière lequel on trouve un milliardaire louche, Mikael Korda, vieille fréquentation du Président et de son éminence grise, Saint-Guillaume (Claude Rich, qui boit du petit lait dans ce rôle de conseiller florentin). Un jeune fils d'anarchiste mort en prison, Mathieu (Jérémie Renier) rejoint l'équipe du Président après avoir couché avec sa fille. Cherchant la merde sous les dorures, Mathieu téléphone à la juge qui enquête sur les liens douteux du chef de l'Etat avec Korda et se dit prêt à lui communiquer un dossier classé «secret défense».

Après le Mitterrand de Robert Guédiguian, ce film représente une tentative plus branchée, moins immédiatement redevable à l'Histoire, d'envisager la représentation du pouvoir suprême républicain au cinéma. Le déficit de connaissance que l'on a des coulisses élyséennes empêche de faire le départ du vraisemblable et du délirant. Jeunes énarques aux dents longues, vieux briscard du plan com, facticité des rapports amicaux et familiaux, devenir-rictus de toutes les expressions du Président et, en même temps, fascination devant l'animal politique et l'énergie démentielle qu'il déplace à sa suite : le cinéaste essaie de tout ramasser au fil d'une dramaturgie qui n'échappe jamais complètement à sa nature première de «concept» de production. Le film parvient grâce à son acteur principal à créer une figure présidentielle opaque mais l'ensemble, trop clinquant, manque quand même de profondeur.

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Commentaires
P
Le film sur Mitterrand, "Le promeneur du Champs de Mars" était d'une qualité autrement supérieure !
J
Rétablissons une vérité : "Président" n'est pas un film sur les affres du pouvoir ou la solitude de l'homme au sommet d'un appareil d'état. Comme Francis Girod en 1983 dans "Le bon plaisir", Lionel Delplanque nous livre en pâture un scénario bancal, confondant d'approximations ou d'invraisemblances (les motivations du personnage joué par un fade Jérémie Rénier demeurent énigmatiques jusqu'au bout - je n'en dirais pas plus pour ne pas déflorer totalement le sujet) où le Président oscille entre compromissions, trahisons et autres menues broutilles que chacun devinera. Film sans nuance et pour tout dire monolithique, "Président" est un naufrage total : Dupontel dans en contre-emploi râté, Mélanie Doutey au delà de l'insipide, Claire Nebout à peine ornementale .... En fait, seul Claude Rich sort son épingle du jeu en incarnant un Talleyrand contemporain. A éviter soigneusement.
J
Le film est pas mal du tout. Je crois que c'est les acteurs qui sont surtout bien, et puis aussi le style du réalisateur. ca fait vraiment gros film et on a pas trop l'habitude en france! :)
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