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Des gouts et des couleurs...
25 janvier 2007

"Portnoy et son complexe"

Un livre sans complexes


Portnoy (complexe de), (pôrt'-noïkon-plè-ks'), n. [d'après Alexander Portnoy (1933- ).]
Trouble caractérisé par un perpétuel conflit entre de vives pulsions d'ordre éthique et altruiste et d'irrésistibles exigences sexuelles, souvent de tendance perverse. Voici ce qu'en dit Spielvogel : "Exhibitionnisme, voyeurisme, fétichisme, auto-érotisme et fellatio s'y manifestent à profusion ; par suite de l'intervention du ''Surmoi'' du sujet, toutefois, ni ces fantasmes ni ces actes n'engendrent de réelles satisfactions d'ordre sexuel, mais plutôt un insurmontable sentiment de honte et la peur du châtiment en particulier sous forme de castration." (Spielvogel O. "Le Pénis éperdu", Internationale Zeitschrift für Psychoanalyse, vol. XXIV, p. 909). L'on peut considérer, selon Spielvogel, que la plupart des symptômes reconnus ont pour origine les liens nés des rapports mère-enfant.
(p. 9)
Tout est dit au début du roman. Portnoy a un problème ; un problème avec les femmes. Il doit ce "problème" à son éducation, une éducation juive, dans une famille juive... Sa mère est excessive et castratrice comme seules savent l'être les mères juives. Son père Jack travaille avec conscience et vit terrifié par la constipation qui menace sans cesse ses entrailles.

Portnoy, lui, prend conscience de sa sexualité avec excès. Adolescent, il se masturbe avec délectation ; adulte, il multiplie les conquêtes féminines, incapable de se fixer, incapable de se limiter à une seule compagne. Portnoy aime la variété, il savoure chaque nouvelle partenaire sexuelle comme un collectionneur apprécie chaque caractéristique de ses oeuvres.

Le roman apparaît comme une longue confession, un long monologue que Portnoy livre sans pudeur à son analyste. Le thème de la Judéité est bien sûr présent. Le complexe de Portnoy est bien sûr très lié à sa religion. C'est même probablement la religion qui s'avère plus castratrice encore que sa mère : lorsqu'il séjourne en Israël, il n'est même plus capable d'avoir une érection...

La lecture est parfois aride, difficile même. La narration est très libre, les digressions sont continuelles. On ne peut que souligner la grande modernité du style... et la grande liberté de ton. Le vocabulaire utilisé risque de choquer les âmes sensibles ou prudes. On connaît tout des frasques sexuelles du brave Portnoy qui n'hésite pas à désigner par leur nom ses pratiques intimes comme les éléments d'anatomie qu'il manipule...

Une lecture à la fois distrayante et surprenante. Du grand Philip Roth...

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Commentaires
P
En fait je ne vais rien vous dire de l'histoire sauf que Portnoy est un gentil garçon qui aime bien raconter sa vie. Pourquoi ? Parce que résumer ne serait-ce qu'une ligne de ce qui est pour moi un livre-culte reviendrait à gacher tout le plaisir que vous pourriez en tirer. Sachez donc seulement que de la première à la dernière on se roule par terre de rire, que Philip Roth a mis dans son bouquin des scènes de vie tellement délirantes qu'elles en deviennent crédibles et que si vous êtes déprimés Portnoy aura sur vous le même effet qu'une boîte entière de Prozac. Si vous ne me croyez pas, lisez donc la page 35 et vous verrez que je n'exagère pas.
J
One reviewer here complains that "Roth's style remindes me of occasions where people speak out loud to themselves when they are angry with a situation" umm... DUH ... the main character is doing exactly that! He is speaking from the couch in his doctor's (shrink's) office. Even if some do not like the content there is no mistaking that Roth is a writer of great caliber and as far as I'm concerned this book is funny, interesting and extremely well written. I highly recommend.
C
The last time I read this book was in the early 70's. It's been sitting on my bookcase, pages yellowing, cover hanging on by a thread, for more then 35 years. It never saw a yard sale, or the donation bin. But for some reason I carried it with me, from home to home, and it has been around longer then either of my husbands. Yet,I hadn't pulled it out for another read until recently. I'd forgotten what a fun ride it was.<br /> <br /> When this book came out, it was THE hot book to read. It pushed the envelope right over the edge, even considering the "free love" attitude of the era.Alex Portnoy, a Jewish man in his thirties, trying to come to grips with his life, gives a blow by blow account of his childhood, complete with his overbearing stereo-typical Jewish parents,the fabulous use of the Yiddish expressions he picked up, his very active(and quite descriptive) sexual activities from very early on in his pubescent years to his adulthood, and the relationships with the various women he used and abused over the years.<br /> <br /> Alex is a character we love to hate. At times he is even infuriating(this might especially apply to female readers), but Roth's way of giving the very shallow Alex depth is wonderful. Alex's story unfolds, as he unleashes his escapades on a Dr's couch, with a rapier wit,and an amusingly self-deprecating style. At times he seems to ramble on and go off on tangents, only to have the these tangents artfully come back to complete the story.The writing style is an in your face, laugh out loud delight.<br /> <br /> Had I written this review the first time I read this, no doubt I would have gone 5 stars plus. Here and now in the 21st century, when just about anything goes, this material may not have quite the effect it had in 1969. Other then that, I still laughed out loud, and couldn't put it down, as I followed Alex's escapades over the years.<br /> <br /> A very funny book, a great read, I think especially for aspiring writers to check out. It may not be for everyone though, the language and events are explicit and very much "R" rated!<br /> <br /> Enjoy the read....
F
Oui, "Portnoy et son complexe" est un morceau d'anthologie, un roman qui tiraille le lecteur entre notamment l'humour, l'amour, les rejets, les situations grotesques, les remises en question, les prises de conscience, un complexe d'oedipe et surtout les crises d'identité d'Alex Portnoy.<br /> "Portnoy et son complexe" est la psychanalyse d'un jeune homme de 33 ans (33ans! quel merveilleux hasard...) qui cherche toujours son graal. La mère juive étouffante, le père légèrement effacé par un travail prenant et soumis par la mère castratrice, la dualité entre amour et répulsion, les maîtresses, satisfaisantes soit intellectuellement, soit sexuellement mais jamais sur les deux plans (au grand désespoir d'Alex Portnoy car il sait que là est son salut), la place de l'homme juif dans la société goy, la morale et les explosions libidineuses sont autant de sujets qui alimentent la densité de ce roman.<br /> La consistance des personnages évoqués par Alex Portnoy dans son récit est ENORME ("le singe" est un hit!).<br /> L'écriture de Philip Roth est très personnelle, faite de changements de rythmes, d'altitudes et de directions. Le style littéraire est accrocheur, au service du récit et l'auteur n'oublie pas son hommage, que l'on peut qualifier de traditionnel pour lui, à Tom Paine et Abraham Lincoln.<br /> Enfin, j'ai adoré mais vraiment ADORE le "mot de la fin" qui comme son nom l'indique clos le roman. Attention!!! Ne cédez pas à la tentation de lire ce "mot de la fin" avant la fin. L'effet en serait éventé et cela serait franchement dommage.<br /> Lisez "Portnoy et son complexe" du début à la fin, dans l'ordre et... savourez.
C
Un des meilleurs livres de Philip Roth !<br /> On dirait un film de Woody Allen !
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