"The queen"
Dans l'arène d'Angleterre
Décidément, les têtes couronnées inspirent les cinéastes ! Après Palais royal ! (voir blog) l'an dernier, c'est au tour de Stephen Frears de s'attaquer au phénomène Lady Di, mais sur un mode bien différent. Là où Valérie Lemercier s'inspirait de la princesse défunte pour railler facilement les monarchies d'Europe, le Britannique s'engage sous couvert de satire dans une savoureuse et véritable réflexion sur le fonctionnement des institutions de son pays.
C'est donc à travers sa plus éminente représentante, Her Majesty The Queen herself, qu'il aborde la question. Et dès la première séquence, le projet est exposé : Frears entend mettre ses talents d'ironiste au service d'un portrait, ressemblant certes, mais qui contient sa part de subjectivité. Arguant du fait que c'est dans l'adversité que se révèlent les individus, il situe son récit en pleine crise de la monarchie.
Opposition entre la fraîcheur, l'ambition, la popularité du nouveau venu (conseillé par un cynique "communiquant" qui se charge de lui retirer tout ce qui pourrait lui rester de naïveté) et la raideur monarchique, The queen évolue cependant vers la réconciliation pour aboutir à une cohabitation réussie.
Soutenu par l'interprétation exceptionnelle d'Helen Mirren (prix d'interprétation à Venise) et de Michael Sheen (qui reprend le rôle de Blair , mêlant habilement des images d'archives à son récit, trouvant le ton juste (ironique mais parfois tendre, loin de tout manichéisme), Frears prouve, moins d'un an après le remarquable Mrs Henderson présente (voir blog), que les vieilles dames de caractère continuent à l'inspirer !