"Dans les bois éternels"
Fred Vargas : une historienne mène l'enquête
Un os qui se trouve dans le groin du cochon. Un lieutenant de police tigré qui parle en alexandrins. Un antagonisme insoluble entre des positivistes et des «pelleteux de nuages». Une ombre. Des rogatons dans un reliquaire... Ces éléments hétéroclites et fantaisistes prouveront aux sceptiques que l'on se trouve bien en présence d'un roman de Fred Vargas, un nouveau, et sans doute le meilleur. Qui orchestre la rencontre entre le commissaire Jean-Baptiste Adamsberg et une paire de chaussures de dame bleues, aux semelles cirées.
On dit que ce qu'écrit Fred Vargas est du roman policier. On le dit. Il faut voir. Il y a bien crimes et enquête, mais de la même manière que l'incertain Adamsberg, aux facultés mentales intermittentes, est l'enquêteur. Il y a surtoût de l'humour et de la poésie. Pourquoi même ne pas parler de philosophie ? Archéologue de métier, romancière par passion, Fred Vargas(Vargas vient du pseudonyme tiré du personnage d'Ava Gardner dans La Comtesse aux pieds nus) fouille ses histoires, s'arrête sur un détail, bifurque sur un os, creuse les souvenirs et déterre un couteau, preuve de l'innocence d'un homme.
Bref, ce roman est si bien construit, l'histoire si bien menée et surtout si bien racontée que l'on progresse dans cette affaire sans une seconde d'ennui.